samedi 14 février 2009

Trinquons lucifer

Ce soir, j'ai laissé les clefs de mon appart' dans la serrure, j'entre dans la salle de bain, je me regarde dans la glace et je me dis que l'heure de gloire approche. je me déshabille et je m'allonge dans ma baignoire, la vapeur d'eau entre dans mes narines me rappelant la chaleur de mon pays, je ferme les yeux et je m'évade dans mes souvenirs, mon enfance, mes aventures d'adolescent et je savoure mon indifférence.

Le temps passe, la fumée de ma cigarette se mêle aux images en noir et blanc qui défilent devant moi, ce fût la belle époque, l'innocence d'une âme aujourd'hui malmenée par le vent du temps. Je tire une dernière bouffée et je me lève, l'eau chaude me brûle la peau, je me regarde une dernière fois dans la glace et je quitte la salle de bain.

Ce soir j'ai allumé toutes les bougies, j'ai mis de la bonne musique, préparé un bon diner et mis mon costume, ce soir je célèbre la fin de ma souffrance. Je regarde ma montre, il est 00h35, c'est l'heure où les gens dorment après avoir fêté la saint Valentin, cette fête stupide qui réuni tous les amoureux de la planète sous un seul étendard, une seule illusion, ils imaginent le bonheur le temps d'un jour, le temps d'une nuit, le temps d'un soupir.

je m'allonge sur le canapé et je baisse un peu le volume de la musique, c'est tellement doux d'être chez sois, je chante à voix basse un air qui m'emporte loin dans le temps, je jette un coup d'œil sur la table à coté de moi, il est encore tôt, j'ai pas encore fini de savourer mes derniers instants, je me laisse emporter par les mélodies et je m'accorde une dernière danse, et je danse...

L'heure est au champagne, j'en ai acheté une pour l'occasion, j'en verse dans ma flûte et je savoure à petites gorgées,je me dresse devant la fenêtre flûte à une main, l'autre dans ma poche, les lumières des voitures qui passent défilent sur mon visages, je suis des yeux les derniers survivants de cette nuit, ils reviennent chez eux comme ils en sont sortis, seuls et mélancoliques, pauvres gens, si vous saviez comme ce monde se fout de vous et de vos rêves fleuris, vous espérez décrocher la lune mais vous revenez avec de belles épines dans le cœur, ce cœur meurtri et déçu de la décadence de notre époque. J'allume une clope et je quitte la fenêtre pour aller me poser de nouveau sur le canapé, je vois mon ombre sur le mur, les bougies tiennent encore, tant mieux, elles assisterons à la gloire d'un ange déchu.

"Uniquement sur ordonnance", "bien lire la notice", ça me fait rigoler de lire ça, à cause de leurs conneries on vends des cachets pour dormir, on vend le sommeil, on vend la paix en comprimés. Je prend la substance magique dans la paume de ma main, je me redresse et j'avale le tout suivi d'un verre d'eau et j'allume une autre clope en m'allongeant de nouveau sur le canapé et je murmure encore l'air que je chantais tout à l'heure, je me sens de plus en plus léger, de plus en plus inconscient, ça me fait sourire, je me remémore une dernière fois les moments de bonheur, les moments où j'ai cru toucher le ciel, ces moments qui ont été suivis d'innombrables chutes, d'échecs, de déceptions, l'argent ne fait pas le bonheur, l'argent n'a jamais fais quoi que ce soit, c'est l'être humain qui a foiré son bonheur tout seul, pauv' con.

Alors il est comme ça le tunnel dont on a tant parlé dans les livres, alors c'est cette main là qui est tendue aux nouveaux arrivants, je me sens envolé, je me vois allongé sur le canapé, yeux fermés, mon costume est resté irréprochable, j'avais bien fini la célébration de ma gloire.

je m'en vais et je vous laisse vos malheurs, je vous laisse vos ambitions, je vous laisse noyé dans vos conneries, moi j'ai choisis la paix...

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